lundi 10 juin 2013

Correctrice pour les éditions iPagination

A l’heure où de nombreux média pointent une carence des corrections apportées aux ouvrages publiés, y compris dans les grosses maisons d’édition, il nous a semblé important de rendre visible un travail qui, s’il est effectué correctement, est invisible. Un correcteur corrige les fautes certes, mais pas que…
Véronique Brésil, qui coordonne le pôle correction d’iPagination éditions depuis le début de l’année 2013, vous fait part de 12 points capitaux à prendre en compte pour assurer un travail de qualité.

Correcteur : plus qu’un métier, une vocation
 
1) Un correcteur corrige les fautes
Cela coule de source et il s’agit du minimum syndical. Le correcteur maîtrise la plupart des règles régissant la langue utilisée (orthographe, conjugaison, syntaxe…).
2) Un correcteur s’appuie sur des outils, mais aussi sur des « doublures »
Au moindre doute, il consultera un ou plusieurs dictionnaires et/ou un Bescherelle et/ou un dictionnaire des synonymes. Toutefois, l’œil se fatigue à la longue et finit par ne plus voir les fautes. Il est donc recommandé de faire appel à plusieurs correcteurs, l’idéal étant de couvrir l’ouvrage par trois correcteurs. Les doublures s’attacheront à chasser les dernières scories orthotypographiques ou syntaxiques qui pourraient subsister. Ce dispositif est toutefois très rarement appliqué.
3) Un correcteur travaille autant sur les signes que sur les blancs
C’est pourquoi la taille d’un texte s’exprime en nombre de caractères, espaces comprises (sous Word, cliquer sur « outils » puis sur « statistiques »).
En effet, il existe des espaces particulières nommées « espaces insécables ». Si elles sont correctement placées, aucune ligne ne commencera par un point d’interrogation, ni par un point virgule, ni par un point d’exclamation… et aucune ligne ne se terminera par des guillemets ouvrants. Par défaut, les traitements de texte utilisent ces espaces mais dans le cas d’une modification de texte, il est fréquent que de telles espaces soient supprimées. Le correcteur veille donc à les rétablir au niveau de chaque signe de ponctuation.
4) Correcteur : plus qu’un métier, une vocation
Un correcteur est par nature méticuleux, observateur, exigeant et persévérant. Il sait et aime travailler dans l’ombre. Son travail est ingrat, peu sujet à la reconnaissance et difficile à mettre en avant car si le lecteur remarque trop d’erreurs, c’est que l’intervention du correcteur n’est pas finalisée. C’est pourquoi le correcteur se fie au célèbre adage de Boileau : « Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage. » Un correcteur passe plusieurs fois sur le même texte. Le premier passage reste cependant le plus efficace.
5) Un correcteur est une personne, non un programme
L’auteur aussi ! Le correcteur garde à l’esprit que derrière chaque œuvre se trouve quelqu’un, avec ses espoirs, ses doutes, ses douleurs et ses émotions. Il est plus que souhaitable qu’une relation réciproque basée sur l’écoute, les échanges et la confiance se tisse entre les deux parties. Dans le cas d’une pluralité de correcteurs, il y aura un seul correcteur référent.
6) Un correcteur accompagne l’auteur
Bien souvent, l’auteur attend une simple correction orthographique de son manuscrit. C’est au correcteur de faire entrevoir à l’auteur, à l’aide d’exemples et de suggestions, une possibilité d’accompagnement pour amender et finaliser son projet d’écriture. L’expérience montre que les auteurs sont très friands de ce type d’accompagnement.
7) Un correcteur se met à la place du lecteur
Voilà une casquette que l’auteur ne peut plus endosser. De son texte il connaît tout, les tenants et les aboutissants. Seul un regard neuf peut mettre en évidence les passages susceptibles de diluer l’attention, la compréhension et l’intérêt du lecteur.
8) Un correcteur éprouve la solidité de l’œuvre et de son auteur
C’est l’épreuve du feu ! Questions et remarques fusent : « De qui parle-t-on ? », « Est-ce bien cela que tu veux dire ? », « Pourquoi telle personne se trouve à tel endroit ? », « Il y a des répétitions, pourrais-tu varier le vocabulaire ? », « C’est trop long, c’est trop court, c’est incompréhensible », « Faut-il évoquer cette affaire maintenant ? », « Est-ce vraiment nécessaire ? »…
Un auteur capable de défendre ses positions tout en sachant se remettre en question est un auteur prêt à être publié. 
9) Un correcteur n’est pas un coauteur
S’il est vrai que le correcteur élimine les fautes d’orthographe et de typographie sans forcément en référer à l’auteur, il n’en est pas de même dès qu’il s’agit de reformuler une expression. Le correcteur peut suggérer une ou plusieurs alternatives mais en tout état de cause, le correcteur propose, l’auteur dispose. Cependant, les discussions qui naissent de part et d’autre enrichissent les deux parties, une idée en amenant une autre et encore une autre. Cette synergie, qui prend sa source au cœur de l’œuvre et qui découle de la relation très particulière existant entre l’auteur, le correcteur et le texte, procure au correcteur une satisfaction infinie.
Il arrive qu’un auteur laisse carte blanche à son correcteur. Dans ce cas, l’exercice évolue et s’apparente à de la coécriture. Il est toutefois indispensable que les deux protagonistes s’entendent bien sur les nouvelles modalités à donner à leurs contributions respectives.
10) Un correcteur aide l’auteur à se détacher de son œuvre
La relation triangulaire entre auteur, correcteur et texte est une étape nécessaire et nécessairement transitoire avant l’envolée du bébé à savoir, la transmission définitive du manuscrit à l’imprimeur. Cette phase n’est pas toujours évidente à vivre pour l’auteur qui doit faire le deuil de cette relation exclusive et accaparante avec son ouvrage. A ce stade, l’accompagnement humain est primordial pour faire face au doute et au vide. Rester disponible pour écouter, entourer et rassurer est essentiel pour le bien-être de l’auteur. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’à l’occasion de la correction d’un ouvrage ultérieur, auteur et correcteur référent remettent le couvert.
11) Un correcteur est gardien du texte de l’auteur
Jusqu’à la publication, le correcteur est tenu à la confidentialité.
12) Un correcteur s’efforce d’optimiser la rencontre entre l’auteur et ses lecteurs
Eliminer les fautes, veiller à la fluidité des expressions, des idées et du scénario et préparer l’auteur à répondre présent face à un lectorat enthousiaste ou critique représentent les trois étapes clés pour un rendez-vous réussi. 
Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à me solliciter directement en précisant votre adresse mail. Merci.

veronique.bresil@yahoo.fr
 

1 commentaire:

  1. Qu'est donc cet ipagination que je vois parfois apparaître sur la toile ? Entre page et imagination, cela semble attractif mais...
    Cet article sérieux quant au travail du correcteur (et d'un correcteur deux-pattes qui plus est, ô surprise !) m'a donné envie d'y aller voir de plus près...

    RépondreSupprimer

Si vous souhaitez une réponse, merci d'indiquer une adresse mail valide.